L’ARCHITECTE et LES SCIENCES face aux RISQUES
Si le CIFAA est bien outillé pour apporter des repères solides aux élus et des méthodes fiables aux professionnels et aux étudiants, c’est grâce à sa vocation internationale. La coopération nord-sud nous a amenés à travailler au bénéfice de pays bien plus démunis que la France où les populations sont bien plus exposées.
Dès sa création, le CIFAA a donc mis l’accent sur les sciences qui passent les frontières sans encombre, bien plus sûrement que les technologies et les réglementations techniques.
Identifier, analyser et prévenir des risques, telle est l’utilité première des sciences.
Depuis un siècle, les bombardements aériens, l’urbanisation sauvage, le dérèglement climatique, les tsunamis, les inondations, les canicules, les effondrements d’immeubles mal entretenus… sont venus s’ajouter aux risques naturels et se combiner les un aux autres.
A ces risques physiques et environnementaux s’additionnent les effets sociaux de dérives économiques aux effets désastreux. Les modalités inappropriées de rémunération des professions libérales réglementées entravent leur autorité. Elles les empêchent de s’opposer aux excès de la spéculation immobilière et foncière, à la corruption et à l’influence politico-économique du secteur de la construction et des lobbies industriels et commerciaux.
Ces dérives contribuent à un dérèglement complet du marché immobilier. Des prescripteurs continuent à inciter à « investir dans la pierre ». Or, les constructions contemporaines sont constituées de multiples matériaux et composants bien moins résistants que la pierre. Elles durent de moins en moins longtemps. Elles s’y avèrent de plus en plus onéreuses à l’achat et à l’entretien. En résumé, elles constituent des investissements de moins en moins attractifs. Toutes ces dérives du marché immobilier contribuent aussi à dégrader le lien familial, le lien social et sa forme sublimée, le civisme.
Ces risques naturels, anthropiques, socio-économiques, environnementaux et politiques sont de plus en plus nombreux, de plus en plus présents. Ils font peser sur des centaines de millions de familles à travers le monde des menaces d’éclatement, de précarité, de misère, d’exode, de mort…
Pour un architecte et pour quiconque exerce des responsabilités en matière d’aménagement de l’espace, aucun de ces risques n’est négligeable. Et nombreuses sont les sciences qui peuvent et doivent être mobilisées pour les réduire, les maitriser et éviter qu’ils se combinent entre eux.