Depuis sa création, le Centre International de Formation en Architecture et Aménagement agit pour le rayonnement culturel et économique de la France. Aujourd’hui, nous restons déterminés à favoriser des transferts de connaissances orientés du Nord au Sud.

Toutefois, il nous faut désormais agir également au bénéfice des territoires français.

La situation s’y aggrave. Des tragédies de plus en plus fréquentes mettent en cause des bâtiments conçus et construits en France : des coups de chaleur mortels surviennent par milliers à chaque canicule[1] ; des explosions, des incendies viennent confirmer qu’une ressource énergétique doit constamment être maîtrisée ; des immeubles ou des balcons s’effondrent…

Ces drames constituent des symptômes de dérives récentes venues s’ajouter à des lacunes, parfois très anciennes dont la France a longtemps cru pouvoir s’accommoder. Là comme ailleurs, un immense effort doit être entrepris. Là plus qu’ailleurs, de fausses certitudes doivent d’abord être dénoncées.

Si le CIFAA est bien outillé pour dissiper des illusions nocives et pour apporter aux élus des repères solides et aux professionnels des méthodes fiables, c’est grâce à sa vocation internationale. Celle-ci le pousse, depuis l’origine, à mettre un accent particulier sur les sciences qui passent les frontières sans encombre et s’adaptent à tous les climats.

Depuis 1985, le CIFAA a travaillé au bénéfice de pays bien plus démunis que la France où les populations sont exposées à bien davantage de risques. C’est ainsi que nous avons capitalisé des connaissances, des expériences, des méthodes qui peuvent manifestement être très utiles à la France.

C’est le retour aux fondements de la méthode scientifique qui nous permet de lancer l’alerte aux DPE et de dénoncer le manque de fiabilité, la nocivité et la dangerosité de politiques publiques et de réglementations techniques fondées sur la « performance énergétique du bâtiment ».

En éveillant les consciences à propos de l’énergie, ce cri d’alerte amorce un changement de paradigme.

Car, comme à la Renaissance, l’architecture peut et doit rebondir en assimilant beaucoup mieux la prodigieuse découverte de John Prescott Joule. C’est à cette profonde mutation des établissements humains et de nos habitats qu’œuvre le CIFAA au travers de son programme d’action « l’architecture, l’aménagement, l’énergie et la vie ».

 

Jean-Michel Coget

Président

 

[1] Voir bilans réalisés par Santé publique France pour les étés 2006, 2015 2019, 2020, 2021 et 2022